La politique des 4 piliers

Sécurité

La politique des 4 piliers attache autant d'importance à la protection de la société qu'à la réhabilitation des personnes toxicomanes. Les mesures prises dès le début des années 90 ont permis de réduire considérablement les conséquences de la consommation de drogues pour l'ensemble de la société. Par exemple, les traitements de substitution ont provoqué une diminution de  60 à 90% des délits contre la propriété (vols, cambriolages) selon les cas.

La lutte efficace contre la propagation des maladies infectieuses et la forte diminution observée du SIDA dans la population toxicomane réduisent les risques sanitaires pour l'ensemble de la société. Les programmes d'échanges de seringues permettent de diminuer fortement la présence de matériel d'injection dans les lieux publics.

Humanité

La drogue peut plonger certains individus dans des situations de détresse difficilement imaginables. Les proches et l'entourage s'en trouvent également fortement perturbés. Cependant, des portes de sortie existent et la majorité des personnes toxicomanes s'en sortent ! Mais il est difficile de le faire seul. La société doit faire preuve d'humanité pour les accompagner vers un avenir plus serein.

Il ne faut pas céder au fatalisme. Derrière chaque personne toxicomane, il y a un être humain qui aspire à (re)trouver une vie mieux intégrée dans la société. Grâce à l'aide apportée sur le terrain, de nombreuses personnes y réussissent !

Dans la difficile situation sociale, sanitaire et psychologique d'une dépendance forte à la drogue, les discours simplistes et moralisateurs ne fonctionnent pas. La répression seule non plus. Même dans les pays où la peine de mort existe pour la drogue, la consommation persiste (ex : Asie du Sud Est). C'est pour cela que la répression doit s'accompagner de mesures plus solidaires, qui permettent aux personnes en souffrance de retrouver une dignité.

Efficacité

La politique des 4 piliers se fixe des buts clairs et précis, comme la sécurité publique et l'abstinence. Pour y arriver, elle privilégie une démarche ouverte et transparente. Les nombreux débats politiques sur la drogue en Suisse ont poussé les pouvoirs publics à mesurer systématiquement les effets des mesures mises en place. Aujourd'hui, après 15 ans de mise en œuvre de la politique des 4 piliers, on observe les résultats suivants :

  1. - Réduction des coûts financiers liés à la drogue
  2. - Augmentation de la sécurité publique (réduction des délits)
  3. - Accroissement de l'efficacité des traitements
  4. - Amélioration de la santé publique

Grâce à cette approche scientifique du problème, la Suisse a réussi à faire changer d'avis de nombreux pays qui privilégiaient une politique simpliste d'inspiration purement moraliste. Même les grandes organisations internationales comme l'UE, l'OMS ou l'UNODC ont changé d'avis face au problème, en constatant la solidité des résultats mesurés sur le terrain.

La politique des 4 piliers est une des politiques les plus évaluées dans le monde ! Elle fait l'objet d'une surveillance constante, selon les règles très strictes de la médecine moderne.

Fédéralisme

La politique drogue de la Suisse est avant tout une affaire locale. Les différences entre les régions demeurent importantes, (villes - campagnes, Suisse romande - Suisse alémanique). C'est dans ce cadre foncièrement fédéraliste que s'est développée la politique des 4 piliers. Toutes les décisions politiques sur les drogues se prennent localement, aujourd'hui comme demain. Toute nouvelle prestation fait l'objet d'une décision des autorités communales et cantonales compétentes. Dans les situations complexes, c'est souvent le peuple qui est amené à se prononcer (ex : local d'injection à Lausanne). Supprimer ce principe d'adaptation serait un recul pour notre pays. C'est pour cela que la révision de la LStup met le fédéralisme au centre de la loi.

Seules les tâches administratives sont déléguées au niveau de la Confédération (ce qui permet des économies d'échelle importantes). La révision de la LStup vient confirmer cette répartition des rôles : les cantons décident de leur politique drogue et la Confédération soutient leur mise en œuvre. Cette articulation permet une meilleure coordination  et une complémentarité accrue de l'offre thérapeutique.